Duo Maxime Perrin et Olivier Cahours

Sortie d’album Avril 2020

Maxime Perrin et Olivier Cahours, chacun à leur manière

Maxime Perrin et Olivier Cahours, chacun à leur manière, sont des aventuriers. Des Indiana Jones de la musique. L’un, l’accordéon en bandoulière, l’autre la guitare à la main. Non pas tant qu’ils parcourent le monde à la recherche de quelque danger à se mettre entre les jambes mais parce que leur pratique instrumentale est une perpétuelle remise en question d’eux-mêmes, de leurs bases, un défi sans cesse renouvelé, une injonction à aller voir ailleurs s’ils y sont, la prise de risque de s’essayer à d’autres sons, d’autres contrées musicales et par-dessus tout la tentative de nouvelles collaborations, rencontres et terrains d’exploration. Voici donc le dernier né de leur philosophie musicale fondée sur l’ouverture et le mélange des genres :

On se balade en cet album miroitant comme on parcourerait le paysage d’une amitié musicale, grave et virevoltante, au fil des ans qui passent, des saisons qui s’enchaînent et des expériences qui s’accumulent. On y déambule comme en un chemin buissonnier généreux en surprises et changements de ciels. On emboite le pas de ces deux musiciens accomplis, de leurs deux instruments si différents, de leurs personnalités complémentaires et accordées. C’est un disque spontané dans son geste et sa genèse, riche de la maturité et de la curiosité de ses deux interprètes, de leurs parcours à chacun éclectique explorant des domaines variés (composition de musique de films, accompagnement de spectacles, formations en tous genres). Un disque radieux aux teintes nuancées, qui diffuse sur sa durée sa vibration intime et son souffle personnel, ses rythmes jamais convenus, ses mélodies inattendues, sa mélancolie et son humour aussi.

Maxime Perrin- Olivier Cahours est un disque joueur avant toute chose

Maxime Perrin- Olivier Cahours est un disque joueur avant toute chose, qui jamais ne se prend au sérieux mais distille en filigrane sa joie d’exister, la puissance vitale de la musique quand elle est épanouie. L’esprit de liberté qui y règne assurément est né de l’improvisation qui le constitue, lui donne son identité mouvante, jamais figée, qui échappe sans arrêt aux genres où l’on serait tenté de le ranger. Tantôt la guitare y prend toute la place, tantôt elle s’efface, au profit de l’accordéon qui se fait dansant. Tantôt les deux s’entremêlent avec grâce, tressent l’un avec l’autre leur timbre, leur mélodie, puis se détachent pour reprendre chacun sa route, sans jamais oublier d’être à l’écoute.

Cet album est une aventure

Cet album est une aventure, l’utopie d’une rencontre inattendue entre une guitare et un accordéon qui auraient des fourmis dans les jambes, le goût pour la bohême et les routes de traverse. C’est une histoire à deux voix qui se raconte en empruntant allégrement à divers registres avec une insouciance et une liberté que la virtuosité des deux interprètes leur permet. Parfois, l’accordéon se fait chantant et nous berce d’une douceur qui n’appartient qu’à Maxime Perrin (“L’Esprit libre”), parfois il s’emballe comme un coeur au galop sur les traces du folklore parisien (“Place clichée”). Parfois la guitare d’Olivier Cahours s’emplit de soleil et de chaleur manouche, parfois la brume et le brouillard prennent le dessus et ralentissent son tempo chevauchant pour mieux nous mettre au diapason de son humeur sombre.

C’est un disque multiple qui darde ses mille facettes et déploie sa palette de couleurs au grè du vent d’une inspiration trempée dans toutes les mers et tous les océans. Les influences qui l’arpentent sont nombreuses et leurs frictions explosives. Le voyage se clôt par une reprise de “Wannabe” des Spice Girls qui revisite le tube planétaire avec subtilité et doigté et plus que tout nous affirme que Maxime Perrin et Olivier Cahours ne s’interdisent rien. Leur plaisir de jouer est communicatif au dernier degré et l’écoute de ces onze titres chatoyants une trouée de vitalité musicale dans le quotidien qui fait un bien fou en cette époque d’anxiété généralisée.

Marie Plantin